L’objectif de cet atelier est la réalisation d’une peinture achevée. En introduction, des exercices seront proposés pour préparer techniquement les participants. En tant qu’animateur, mon rôle est essentiellement de créer un climat de confiance et de faciliter l’accès à la technique. Il s’agit de partager une conviction sur le pouvoir de la peinture.
L'expression du cœur à l'ouvrage renvoie à une action immédiate, non retravaillée par la pensée conceptuelle ou la volonté de produire quelque chose de déjà connu. C'est un acte pur, où l'on s'engage dans la tâche sans détour intellectuel, dans l’instant présent, ouvert à la nouveauté.
Le cœur sur la main suggère une autre forme d'engagement : celui de l'ouverture et du don de soi. La main, qui est l'outil de l’action, devient ici, unie au cœur..
Cela implique une immersion dans le processus, où la technique et le savoir-faire ne sont pas les buts premiers, mais où l’attention est portée sur le geste, l’intuition. Par cette approche, les participants sont invités à "être peintre", pour quelques heures. En cherchant à être dans le plaisir, sans intention précise sur ce qui va se présenter.
Cet atelier n'a pas vocation à être une thérapie, mais plutôt un moyen de stimuler l'énergie créatrice qui réside en chacun de nous. Par l'exploration et l'expression artistiques, nous avons la possibilité de rendre disponible cette force vitale, je le sais par expérience, qui irrigue l'être dans sa globalité.
Lorsque nous nous engageons dans un processus créatif, sans jugement ni pression, nous permettons à cette énergie de circuler plus librement, nous stimulant, de manière subtile et bienveillante. Loin des attentes liées à des résultats esthétiques ou intellectuels, il s'agit avant tout de se laisser porter par l'élan créatif, et d'expérimenter cette énergie comme une source de bien-être.
Lors de mon dernier stage de peinture, j’ai proposé un exercice au groupe, puis je me suis absenté pendant cinquante minutes. À mon retour, j’ai été impressionné par le calme qui régnait dans l’atelier : les participants étaient investis dans leur création, travaillant dans un silence habité, presque méditatif. Ce moment a été pour moi une nouvelle preuve du pouvoir de la peinture, confirmant ma propre expérience. J’ai perçu à quel point la peinture, lorsqu’elle est proposée dans un cadre adapté, est propice à l’exploration personnelle. Cette expérience m’a amené à repenser l’organisation des stages suivants : j’ai souhaité centrer davantage mes propositions autour d’activités servant de point d’ancrage à une intériorisation plus profonde : la peinture comme point d’appui à la recherche du silence . En valorisant cette dimension, j’ai cherché à offrir un moment où le processus compte autant que le résultat.